[Causeries au Château] avec Amandine Beyer

Doit-on encore présenter la violoniste Amandine Beyer ! Les quatre saisons en magnifique robe tutu au Phénix de Valenciennes en 2017, c’est elle ! Que ce soit avec sa sœur ou avec ses amis « les Incogniti », elle vient régulièrement illuminer le festival de Yannick Lemaire. Je soupçonne même qu’elle en soit « la chouchou » ! Et si c’est le cas, tant mieux pour nous, nous allons pouvoir une fois encore approcher cette artiste hors du commun tant par son talent que par sa proximité avec le public au Château de l’Hermitage de Condé sur l’Escaut le dimanche 02 septembre à 11h !

 

Chère Amandine, vous faites partie des « happy few » à avoir été sélectionnés pour inaugurer les premières rencontres musicales au Château ! (À moins que les « happy few », ce ne soit nous !). Bref, Vous allez découvrir un lieu merveilleux qui, je pense, ne vous laissera pas indifférente ! Pourtant vous devez avoir en mémoire de merveilleux endroits dans lesquels vous vous êtes produite,… en est-il un en particulier dont vous aimeriez nous partager le souvenir ?

 

Je ne connais pas encore le château où nous allons jouer avec Vadym, mais j'ai l'intuition que ce sera un lieu tout à fait propice au partage de la musique ! J'ai joué dans de nombreux endroits merveilleux, mais s'il y en a un qui me tient à cœur, c'est la chapelle St Catherine qui se trouve à droite du Vieux Port à Marseille, surplombant la mer... j'y ai joué de nombreuses fois, car Mars en Baroque, festival organisé depuis de nombreuses années par Jean Marc Aymes, y programme souvent des concerts, et c'est toujours un moment spécial pour moi. À cause de l'endroit merveilleux, des portes de l'église s'ouvrant sur l'eau, de la nef romane de St Laurent qui jouxte la chapelle, de l'acoustique magnifique, et de toutes les images qui me viennent à l'esprit quand je rejoins ma région d'origine !

 

 

Il est sûr que nous ne pourrons vous offrir une vue sur mer à Condé mais, à défaut de bleu azuréen, nous vous offrirons les verts denses et intenses des arbres centenaires du parc. Tiens, puisque nous sommes à parler de vues qui vous sont chères, peut-être pourrais-je pousser ma curiosité à vous demander s’il en est une depuis votre maison que vous aimez particulièrement…

 

La mer est également là au moment où je vous écris ! En effet j'habite depuis 18ans en Galice, et tous les jours je peux voir la ria (c'est à dire le bras de mer qui baigne Vigo) tout en jouant du violon. Évidemment c'est une chose dont je ne pourrai jamais me lasser !

 

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Comme justement Vadym est en ce moment à la maison pour nos répétitions, nous en avons profité pour faire une photo. Hier, le ciel était assez voilé par des poussières venant apparemment du Sahara, et il faisait une chaleur étouffante, mais nous avons tout de même bien travaillé !!!!!

 

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La deuxième photo a été prise en mars depuis le balcon, pour avoir une petite idée de la couleur de l'eau quand il fait très beau !

 

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Merci Amandine pour cette belle photo… on comprend que vous ayez planté votre pupitre dans un tel lieu ! Justement, peut-on pousser la curiosité (décidément insatiable ce chroniqueur !!!) de savoir quelles partitions « habitent » actuellement ce fameux pupitre ?

 

Mais bien sûr, en ce qui concerne le programme, je voudrais vous indiquer brièvement quelle est notre idée. Le concert s'intitule "Le Rappel des Oiseaux". Car quand deux violons dialoguent comme ça, dans l'aigu du registre, désolidarisés d'une ligne de basse, cela me fait presque automatiquement penser à des chants d'oiseaux dans la forêt.

 

Avec tout ce que cela peut suggérer comme légèreté, jeux de réponses, joutes musicales, suspensions, nostalgies de la nature, volonté de danse, couleur du soleil à travers les branches. Et notre programme tente de mettre toutes ces images en jeu.

 

Vous entendrez donc des compositeurs "phares" du genre, comme Leclair, des auteurs très connus comme Boccherini et Mozart, et puis des noms plus exotiques, comme Herrando, L'abbé le Fils ou Glière.

 

Je n'en dis pas plus, venez écouter toutes ces merveilles en direct, cette musique dans un si bel espace ne peut que briller de toutes ses facettes...

 

 

Le second pupitre qui donne sur la mer, c’est celui de Vadym n’est-ce pas… que recherchez-vous dans la présence de ce compagnon musicien ?...

 

Pourquoi je joue avec Vadym ? Parce que c'est un bonheur. Et que je souhaite le faire partager, tout simplement.

 

 

Le partage, voilà bien une des raisons du bonheur qu’ont les musiciens à jouer. Comme dans un miroir, le public renvoie le sien à les écouter et cet échange permanent de bonheur pendant toute la durée du concert et même au-delà donne à entrevoir l’essence même de la Musique. Chère Amandine, cher Vadym, il nous tarde déjà d’écouter « le chant de vos oiseaux » et de les voir s’égailler dans les ramures des grands arbres du Château.

Amandine Beyer