FOLIES BERGÈRES !

A l'époque baroque, bergers et bergères forment un véritable archétype, une forme d'idéal amoureux, qui permet d'exprimer un florilège de sentiments, des plus doux aux plus violents. La figure du berger fonctionne comme un miroir émotionnel voire un jeu de rôle, qui autorise les nobles à exprimer leurs affects sans atteindre à la pudeur propre à leur rang. Les bergers peuvent également témoigner de l'histoire d'un siècle, avec ses guerres mais aussi (non sans humour !) ses mœurs et sa vie sociale. Plus profondément encore, les bergers ainsi sublimés ou même fantasmés pourraient résumer la tentative des aristocrates baroques de “reconstitution" d'un âge d'or, d'un paradis perdu, la fameuse Arcadie de la Grèce antique.

Et in Arcadia ego…Moi aussi j’ai été en Arcadie (j’ai été jeune et ai goûté aux délices de l’insouciance juvénile). Memento mori…Rappelle-toi que tu vas mourir. Alors…cueillons le jour !

Aujourd'hui, les enjeux mondiaux et leurs lots d'incertitudes peuvent nous paraître à des années lumières des préoccupations des nobles des cours européennes des XVIIe et XVIIIe siècles. Mais un voyage en Arcadie par les sons et l'imaginaire n'est-il pas à nouveau un merveilleux moyen de réenchanter le monde ? De tout temps, c'est ce que les mythes font. 

DEPARTEMENT DE MUSIQUE ANCIENNE DU CRR DE PARIS

Cécile Chartrain | clavecin

Eliaz Hercelin | viole de gambe

Paulo Castrillo | violon

Anne Nautré | traverso

Nicolas Arzimanoglou Mas | théorbe et guitare baroque

Mathilde Pajot | chant, sifflement, déclamation et gestuelle baroques