[La Petite Chronique du Festival] Concert d'Harmonia Sacra autour de l'oratorio italien

Depuis le merveilleux concert du ténor belge Reinoud van Méchelen nous amusant avec ses cantates comiques au milieu de son ensemble « A nocte temporis », on restait en attente de belles voix ! Le chef de chœur Yannick Lemaire semblait avoir entendu notre appel en ce dimanche bleu azur et nous invitait à participer à un « caresme musical » ! L’idée de goûter un peu la fraîcheur de l’église Saint Géry de Valenciennes finit de nous convaincre de l’intérêt de sa proposition !

 

Un duo de spécialistes es Musica, Fabien Guilloux et Yannick Lemaire, se relayèrent à merveille pour nous présenter l’originalité du programme : musique italienne du 17ème siècle novatrice et encore inconnue au Royaume de France, style récitatif, dialogo, naissance de l’oratorio, actus musicus, … je pressais mes deux nouvelles copines du festival, deux perles de bonheur, de prendre des notes pour nourrir ma nouvelle chronique ! Tout en me tendant un carnet de poche, elles me lancèrent avec le même beau sourire et leur air malicieux de fausses jumelles : on n’est jamais mieux servi que par soi-même !!!

 

Mais bientôt les artistes firent leur entrée ! C’est alors qu’un feu d’artifice vocal illumina la grande nef de l’église : dialogue entre un pêcheur et trois anges, dialogo delle due Marie, l’histoire de Jonas, lamentatio Virginis et bouquet final, le Jephté de Carissimi !

 

Nous voulions des voix, nous fûmes comblés au-delà de nos espérances : trois sopranes dont l’extraordinaire Dagmar Saskova, un alto, deux ténors, un baryton et une basse profonde ! Chacun dans sa tessiture fondait ses couleurs vocales dans la musique avec une infinité de nuances propres à faire pâlir de jalousie le plus beau des arcs-en-ciel !


Ce feu d’artifice d’une richesse inouïe devait autant à ses artificiers, Loris Barrucand au clavecin, Camille Dupont au violoncelle, Diego Salamanca au théorbe et Pascal Lefrançois à l’orgue, qui tout au long du concert veillèrent au soutien et à la mise en beauté des lignes vocales de Caroline, Capucine, Dagmar, Alain, Tarik, Olivier, Jean-Michel et Renaud !


Nous avions en notre ami Yannick Lemaire un directeur artistique exceptionnel, nous avons redécouvert, grâce à ces « Merveilles de l’Oratorio dans l’Italie du 17ème siècle », qu’il était aussi un chef capable d’emmener au plus haut ses compagnons musiciens et chanteurs ! On comprend alors grâce à qui ce Festival est devenu si essentiel à notre cœur !

 

Texte Michel Fielbal / Photos Francis Delaby

2018 05 27 Embaroquement Harmonia Sacra Jephte con