[La Petite Chronique du Festival] Ensemble Silène

Pas de Grand Canal, pas de Basilique Saint-Marc non plus et pourtant la Fête à la Cité des Doges promise par le Festival a bien eu lieu ce samedi 2 juin en fin d’après-midi ensoleillé à Bruay-sur-l’Escaut !

 

Et quelle fête ! Cornets à bouquin, saqueboutes, luth, théorbe, percussions : dès leur entrée en fanfare depuis la tribune de l’église qui s’était refait une beauté pour l’occasion, il suffisait de fermer les yeux et nous étions transportés dans les rues de Venise, sur la place Saint Marc, au cœur de la Cité des Doges !

 

Les couleurs cuivrées et enveloppantes des instruments (et pourquoi pas charnelles !) eurent tôt fait de nous charmer, de nous envoûter même… je suis certain que les statues fraîchement repeintes et qui semblaient veiller sur les festivaliers ne sont pas restées insensibles à cette palette sonore si riche et si neuve à nos oreilles !

 

Depuis la nef, la tribune ou encore les flancs de l’église Saint-Adolphe, Sandie et ses compagnons nous révélaient que la « stéréophonie » étaient déjà baroque et nous planions alors pleinement épanouis dans ces architectures sonores soudainement réinventées ! Le temps d’un intermède, d’une pavane ou encore d’une canzon, le Luth ou son comparse le Théorbe emmanché d’un long cou nous ramenaient, par la délicatesse de leur univers, à notre intimité ! Les fières percussions quant-à-elles s’affirmaient comme les maîtres de cérémonie des lieux et structuraient le cadre dans lequel la musique pourrait alors seulement s’épanouir !

 

Jouer, souffler, saquer et bouter, chanter et danser, plaisanter, faire rire,… nous nous sommes retrouvés plus d’une fois dans les ruelles du grand Carnaval, sur une gondole ou dans un banquet à admirer les multiples tours de « la joyeuse bande de saltimbanques de Sandie » !

 

Au terme des  festivités qui semblent toujours trop courtes, l’Ensemble Silène, à l’instar du joueur de flûte de Hamelin, a rejoint le parvis de l’église invitant le public à le suivre… mais pour un dernier cadeau cette fois ! Ainsi les festivaliers intrigués et curieux sont retournés en enfance le temps d’une entrainante ronde baroque menée par Sandie Griot, Maîtresse de ballet du moment !

 

Enfin, comme le dit l’adage populaire : « Après l’effort, le réconfort ! » : Dame Béatrice et ses fines pâtissières de l’ombre comblèrent une fois de plus et de la façon la plus délicieuse notre gourmandise d’enfants retrouvée !

 

Texte Michel Fielbal / Photo Francis Delaby

2018 06 02 Embaroquement Silene Fete a Venise conc